Honorables Autorités,
Chers Présidents,
Chers Collègues,
J’ai l’honneur et en même temps le plaisir de vous présenter les salutations du Barreau de Turin et de sa Présidente, Simona Grabbi.
Je voudrais que chacun de vous se sente chez lui, parce que celle dont je vous parle est la Maison des Avocats, un lieu qui est beaucoup plus qu’un symbole : le siège de la Fondation Croix, dédiée à notre Président Fulvio Croce qui le 28 avril 1977 a été sauvagement tué par les Brigades Rouges.
Fulvio Croce n’est pas seulement un martyr civil, mais un exemple constant de la façon dont notre profession doit être conçue : passionnée et dévouée à la défense acharnée de l’assisté, mais aussi ferme et déterminée à être fidèle à l’État et aux Institutions Judiciaires.
Fulvio Croce a été tué précisément pour cette rigueur, très turinoise en vérité, pour son dire non aux menaces de mort qui lui étaient parvenues plusieurs fois pour qu’il abandonne la défense.
C’est précisément la fermeté de Croce qui a permis au procès contre les Brigades Rouges de se célébrer et à l’Etat de compléter son parcours de justice.
Cependant, comme disait Pietro Calamandrei - juriste bien connu et membre de l’Assemblée constituante - en parlant de notre Constitution, les exemples doivent être cultivés et pratiqués jour après jour, dans chaque geste que nous accomplissons en portant la toge : cela ne suffit pas, pour citer Gustav Malher, "le culte des cendres", mais il faut "revigorer le feu". Telle est la tradition, telle est la mémoire que chacun de nous doit porter avec soi.
Voilà, le feu, ce qui doit brûler dans le cœur de tous les avocats quand ils affrontent une cause ou s’approchent de l’étude d’un problème. La passion, sociale, humaine, idéale et professionnelle qui ne doit jamais nous abandonner.
La défense des droits, la protection des personnes sont des reliques à garder non pas avec froideur ou détachement, mais avec ardeur et courage. Un bon avocat ne peut manquer de courage : la préparation technique ne suffit pas si elle n’est pas soutenue par le courage.
Et avoir du courage, c’est ne jamais plier le dos, cultiver fièrement ses propres idées, même quand elles apparaissent comme des perdants, surtout dans ces cas-là. Les idées valent pour ce qu’elles coûtent, pas pour ce qu’elles font : ne l’oublions jamais, mes chers collègues.
Le courage, disais-je, c’est aussi s’ouvrir au monde, ouvrir la fenêtre de ses études sur le terrain au-delà des frontières : regarder, curieusement, ce qui se passe dans les autres États accroît culturellement et moralement le professionnel. Il faut donc que des événements comme celui-ci servent à s’ouvrir au monde et à contaminer les esprits de chacun.
Je vous laisse avec ces pensées qui, je l’espère, réchaufferont les cœurs et aideront à mener à bien les travaux de cet important événement.
Par Paolo Berti
Secrétaire du Conseil de l'Ordre des avocats de Turin
Turin, Italie
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Dear Authorities,
Dear Presidents,
Dear Colleagues,
I have the honour and the pleasure to send you greetings from the entire Turin Bar Association and its President, Simona Grabbi.
I would like each one of you to feel at home, because this is the House of Lawyers, a place that is much more than a symbol: the seat of the Cross Foundation, dedicated to our President Fulvio Croce who on 28 April 1977 was brutally killed by the Red Brigades.
Fulvio Croce is not only a civil martyr, but a constant example of how our profession should be conceived: passionate and dedicated to the strenuous defense of the patient, but equally firm and determined to be faithful to the State and the Forensic Institutions.
Croce was killed precisely because of his rigour, very Turin in truth, for his saying no to the death threats that had come to him several times to abandon the defense. It was precisely the firmness of Croce that allowed the trial against the Red Brigades to be celebrated and the State to complete its path of justice.
However, as Pietro Calamandrei used to say - a well-known jurist and member of the Constituent Assembly - speaking of our Constitution, examples must be cultivated and practiced day after day, in every gesture we make wearing the toga: it is not enough, to quote Gustav Malher, "the cult of ashes", but it is necessary to "invigorate the fire".
This is the tradition, this is the memory that each of us must carry with us.
Here, the fire, the one that must burn in the heart of all Lawyers when they face a lawsuit or approach the study of a problem.
The passion, social, human, ideal and professional that must never abandon us.
The defence of rights, the protection of people are relics to be guarded not with coldness or detachment, but with ardour and courage. A good lawyer can’t have courage: technical preparation is not enough if it is not supported by courage.
And having courage means never bending your back, proudly cultivating your ideas even when they appear losers, indeed, especially in these cases. Ideas are valid for what they cost, not for what they make: we never forget Dear Colleagues.
The courage, I said, is also to open up to the world, to open the window of one’s own studies on the ground beyond borders: curiously, looking at what happens in other States increases culturally and morally the professional. Therefore, events like this which serve to open themselves to the world and to contaminate the minds of each.
I leave you with these thoughts that I hope warm the hearts and help lead the work of this important event.
By Paolo Berti
Turin Bar Association Secretary
Turin, Italy